Note | - FLORENCE. Bibliothèque Laurentienne, LXVIII, 1, fol. 31 v° (Tacite, Annales, I, 81-II, 1 : « descripsit... ad nova imperia »). Écriture du IXe siècle. Volume de 137 feuillets (mes. 0m,24 sur 0m,19). Les dix-sept cahiers dont il est formé portent une double signature, de I à XVII et de XVIII à XXXIV, ce qui confirme l'opinion qu'autrefois il était relié à la suite du manuscrit de Pline reproduit en face. Il contient les livres I-IV et VI des Annales. C'est le manuscrit trouvé en Allemagne, offert au pape Léon X et publié à Rome en 1515 par les soins de Philippe Beroaldo le jeune. L'opinion la plus accréditée, d'après laquelle il provient de Corvey, sur le Weser, repose sur le témoignage de Beatus Rhenanus, éditeur de Tacite en 1533, et sur une lettre de Léon X lui-même datée du 1er décembre 1517 (cf. Taciti opera, éd. F. Ritter, 1864, Praef. p. XII). Ritter a produit de spécieux arguments pour établir que le monastère de Fulda est le berceau du même manuscrit. Un Annaliste de Fulda fait un emprunt aux Annales de Tacite en 852, et un moine d'Hersfeld, en 1425, avait fourni à Poggio une liste de manuscrits où se trouvaient « aliqua opera Cornelii Taciti nobis ignota ». Si le volume a été enlevé furtivement de Fulda, Léon X lui-même a pu être induit en erreur. Déjà Mabillon (Itin. Italic., p. 167) affirmait, sans en donner les raisons, que le manuscrit des cinq premiers livres des Annales avait été tiré de Fulda. G. Voigt (Wiederbelebung d. class. Alterthums, Dritte Aufl., I, p. 253) soupçonne Poggio d'avoir eu connaissance du même volume et de l'avoir fait venir du monastère de Lubeck, mais cette hypothèse a trouvé peu de créance. Le problème de l'origine du Tacite et du Pline ne sera peut- être jamais résolu. Le monastère de Fulda nous a conservé tant de textes importants, surtout pour l'histoire, qu'on accepterait volontiers l'hypothèse que les Annales et probablement la Germanie de Tacite s'y trouvaient aussi
- mais l'attribution à Corvey reste la plus autorisée. Le nom de Tacite ne figurant nulle part dans les titres du volume, on comprend qu'il ait échappé plus longtemps que d'autres aux recherches des humanistes de la Renaissance. Dans la page reproduite ici, on aperçoit sous le grattage le titre PRO CORNELIO. Parmi les savants qui ont disserté sur ce ms. il faut citer Urlichs (Eos, II, 1866, p. 224)
- Studemund (Hermes, VIII, 1874, p. 232-233), A. Viertel (Jahrb. f. Philol., CXX1II, 1881, p. 423- 426), F. Philippi (Philologus, XLV, 1886, p. 376-380), C. Paoli, op. cit. FAC-SIMILÉS : MABILLON, De re diplomatica, tab. V [Trois lignes du commencement de Ann. XII]. G. PAOLI, Collezione fiorentina di fac-simili greci e latini, pl. 2 [fol. 62 : « Ab excessu divi Aug... numera fungentur » Ann. III, c. 1]. P.HOCHART, De Vauthenticité des Annales ei des Histoires de Tacite. Ouvrage accompagné de cinq pages des manuscrits de Florence (Paris, Thorin, 1890). [fol. 1 : « Ab excessu divi Aug... ceteri nobilium » Ann. I, c. 1-2].
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